L’histoire de BMW Motorrad dans l’électrique se poursuit avec l’arrivée du CE-04, une nouvelle génération de deux-roues motorisé entre scooter et moto. Comme le C-Evolution, l’ancienne gamme de scooter électrique arrêtée en 2019, il s’agit de séduire une clientèle urbaine et péri-urbaine parmi les scootéristes traditionnels et les automobilistes qui cherchent à faire des économies de carburant.
BMW est reparti d’une feuille blanche pour créer ce deux-roues. Un nouveau moteur, des nouvelles batteries, mais surtout un nouveau design qui se fait remarquer. Sur ce point, les avis sont tranchés. Certains le trouvent trop futuriste, d’autres apprécient ses lignes anguleuses qui le démarquent de l’image classique du scooter. Dans la circulation, plusieurs usagers, à moto, en scooter, en voiture et même quelques piétons, nous ont abordés pour en savoir plus sur cet engin hors du commun. Aucun n’a critiqué le design manga, bien au contraire.
Le CE-04 est proposé en version A1 (permis B avec 7 heures de formation pour conduire des engins de 11 kW max, 15 ch) et A2 (puissance maximum de 35 kW, 47,5 ch). Nous avons testé la première. Entre les deux, les différences sont faibles. Le couple (62 Nm) est le même, la puissance affiche un écart de 4 kW (11 kW pour le A1 ou 15 kW, soit 20 ch, pour le A2) et la vitesse maximum, malgré ce bridage, est de 120 km/h maximum pour les deux.
En clair, on ne sent pas trop de différence en le pilotant en ville ou sur les voies rapides où les vitesses sont très inférieures à ce potentiel. Même sur l’autoroute, il reste dans son élément. Un regret toutefois, le déflecteur installé à l’avant est petit et dès 80 km/h, on sent la puissance de vent sur le buste. BMW propose en option un pare-vent plus efficace.
L’accélération est puissante pour les deux versions avec un couple de 62 Nm. Le A1 met 2,6 secondes pour passer de 0 à 50 km/h, soit 0,1 seconde de moins que le A2. D’ailleurs, le tarif, 12.150 euros, est même identique pour les deux modèles.
Comment BMW a réussi à ne pas faire de la version A1 un veau par rapport au A2? Très simple et plutôt malin. Pour ne pas trop pénaliser la version A1 en terme de puissance et la mettre en conformité avec la réglementation, BMW a choisi de limiter la capacité de la batterie à 6,2 kWh contre 8,5 kWh. L’autonomie a été sacrifiée passant de 130 km à 100 km. Mais les utilisateurs du A1 peuvent y trouver leur compte avec un temps de charge plus rapide. Sur une prise domestique (10 A), le A2 nécessite 4h20 pour une recharge complète contre 3h20. Avec un prise rapide (30 A), il passe de 1h40 à 1h10, soit une demie heure de gagnée.
La conduite du CE-04 est agréable dans toutes les situations avec les quatre modes de conduite (Eco, Rain, Road et, en option, Dynamic). Le centre de gravité positionné très bas, grâce au moteur installé près de la roue arrière et la batterie de 55 kg dans le plancher, fait oublier les 234 kg de l’engin. Le scooter est maniable même en roulant doucement. Il se faufile en souplesse dans la circulation grâce à une position plus proche de la moto que du scooter traditionnel. On n’est pas assis comme sur une chaise, mais à califourchon sans avoir les genoux gênés par un tablier. Toutefois, sa selle plate n’incite pas à passer de longues heures assis dessus. Un rembourrage supplémentaire aurait été judicieux.
Le démarrage est puissant comme sur l’ensemble des engins électriques. Mieux vaut tenir le guidon fermement et surtout gérer l’accélération surtout en ville où un piéton, un cycliste, un trottinettiste ou une voiture peut surgir même si le feu est passé au vert.
Au début, la puissance peut surprendre, mais après une dizaine de minutes, on s’adapte à la vivacité du démarrage. En roulant, la puissance est aussi au rendez-vous. D’un coup de poignée d’accélération, on se dégage d’une situation embarrassante, comme lorsqu’une voiture s’apprête à doubler en oubliant son clignotant.
Le freinage est aussi puissant que le démarrage, mais plutôt rassurant grâce à l’ABS avec capteur d’angle. Mais en réalité, un utilisant le frein moteur, le scooter ralentit en douceur sans avoir besoin de presser les manettes de frein que l’on utilisera seulement à l’arrêt pour allumer le feu arrière. Le frein moteur est couplé au mode pour adapter la puissance au freinage et permet en plus de récupérer de l’énergie.
Autre détail important, le CE-04 est équipé d’une marche arrière. En appuyant sur un simple bouton sur le guidon, il recule doucement mais efficacement permettant ainsi de se garer en épi même dans une rue en pente ou sur un dévers près d’un trottoir.
Le CE-04 n’est pas seulement futuriste dans ses lignes, il l’est aussi avec son tableau de bord connecté. L’écran TFT de 12 pouces affiche les informations nécessaires (vitesse, autonomie, modes, consommation, distances parcourues…). Il sert aussi à la navigation qui se programme depuis une appli mobile signé, non pas Apple ou Google, mais par BMW Motorrad.
Pour la navigation, un bouton et une molette 3D sur la poignée pour passer changer de menu et entrer dans les sous options. Pratique, ergonomique, mais aussi clair grâce aux icones.
Le CE-04 dissimule quelques petits secrets plutôt malins. Le smartphone, qui doit rester allumé (pas en veille) si l’on se sert de la navigation, trouve sa place à l’avant dans un compartiment ventilé pour éviter les coups de chaleur. En plaçant le moteur à l’arrière et les batteries sous le plancher, un rangement éclairé a été créé sous la selle pour accueillir les câbles d’alimentation et un casque intégral.
Si les roues pleines ne permettent pas de se servir un antivol (chaine ou U), une alarme sonore va dissuader des voleurs qui de toute façon ne pourront pas le démarrer. Mais surtout, le câble d’alimentation rapide ne peut se retirer si on le branche dans la rue sur une prise publique. Il faudra avoir sur soit la clé numérique pour le retirer.
Enfin, BMW nous a dévoilé le secret de son nom, CE-04. Le C est la gamme de deux roues urbains, le E est pour « électrique », mais le chiffre est chargé de promesse. BMW Motorrad nous a révélé que 04 est au milieu d’une série de 01 à 09. Il faudra donc s’attendre à découvrir dans les prochaines années des CE moins puissants et d’autres bien plus. L’aventure électrique des deux-roues de la marque ne fait que commencer.
On peut le trouver cher, mais la qualité est au rendez-vous. Quelle que soit la puissance, le CE-04 est proposé à 12.150 euros. Mais pour mieux l’équiper il faudra dépenser plus.
Pour 1070 euros, on aura aussi l’alarme, les poignées chauffantes, une béquille centrale, l’ABS avec capteur d’angle et un mode de pilotage supplémentaire. Le pack « quick charge » à 1240 euros contient un chargeur rapide et un sac de rangement. Et si l’on ne veut que les poignées chauffantes et une selle plus confortable, la version « confort », il faudra débourser 455 euros. Le modèle que nous avons testé approche les 15.000 euros.
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