La société implantée à Nancy, focalisée sur le scooter électrique, sous-traitait sa production en Chine. Elle la confie désormais à Chastagner, un industriel de la Sarthe acteur de l'automobile et de l'aéronautique.
Par Emmanuel Guimard
Comme dans l'automobile, l'électrification du scooter fait émerger de nouveaux acteurs. Red Electric est l'un d'eux. Cette PME, fondée en 2015, à Nancy, va relocaliser après le printemps 2022 sa production de scooters électriques en France, en l'occurrence au Mans chez l'industriel Chastagner, sous-traitant de l'aéronautique et de l'automobile. « Pour nous, un scooter français ne peut être produit qu'en France », soutient Bertrand de La Tour d'Auvergne, directeur général délégué de l'entreprise qui faisait, jusqu'à présent, fabriquer ses scooters en Chine.
Chastagner réserve à cette fin une usine de 4.000 m2. L'objectif, à terme, est une production de 10.000 unités par an. Cet équipementier dédiera une partie de ses 140 salariés à la production de Red Electric. « Mais il y aura des recrutements par la suite », assure Bertrand de La Tour d'Auvergne.
Red Electric est un spécialiste des scooters électrique pour professionnels depuis 2017. L'entreprise, qui emploie 50 salariés, a vendu près de 2.500 scooters de type Pro50, un deux-roues spécifiquement conçu pour la livraison du dernier kilomètre, « une machine simple et robuste adaptée à ce marché exigeant », mentionne le dirigeant.
Au Mans, c'est la nouvelle gamme des maxi-scooters Model E qui sera fabriquée. Elle comprend trois engins de 50, 100 et 125 cm3, avec une autonomie pouvant aller jusqu'à 300 km. Ils seront vendus chez les concessionnaires mais également via d'autres canaux dont les magasins Fnac Darty. Avec cette gamme, l'entreprise veut cette fois toucher également le marché BtoC mais aussi la location en libre-service .
Le contexte est porteur avec une prime gouvernementale de 6.000 euros pour l'achat d'un scooter électrique mais aussi l'interdiction des scooters thermiques dans les centres-villes, le parking payant, etc.
« Nous révisons l'intégralité de notre supply chain en circuits aussi courts que possible », poursuit Bertrand de La Tour d'Auvergne qui veut arriver, dans quelques années, à près de 100 % de pièces européennes. Pour accompagner son essor, Red Electric a levé 10 millions d'euros en début d'année auprès de Céleste Management et A-Venture.
Cette décision intervient dans un contexte prometteur avec une prime gouvernementale de 6.000 euros pour l'achat d'un scooter électrique mais aussi l'interdiction des scooters thermiques dans les centres-villes. Sans oublier le développement du parking payant, etc. Le marché du scooter électrique, qui démarre après celui du vélo et des trottinettes électriques, est selon lui à l'aube d'un essor considérable lié au report modal venant de l'automobile.
Embouteillage dans les scooters électriques à Paris
Emmanuel Guimard (Correspondant à Nantes)
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